Ce papa là.

Il y a des rôles faits pour nous, sur mesure. Et ceux auquels on doit s’adapter, ou qui s’adaptent à nous.

Lui, il est dans la première catégorie. Moi, plutôt dans la deuxième, mais là n’est pas le sujet.

Il a toujours eu ce « truc » avec les enfants. Pour les faire rire ou les amadouer, et les enfants l’aiment bien. Sûrement parce qu’il ne se prend pas la tête et a gardé une partie de son âme d’enfant, ce grand gamin de 35 ans. Aussi parce qu’il n’a pas peur d’assumer, qu’il n’en a rien à faire des discours machos qui disent que  » s’occuper des enfants et aimer ça, c’est pour les chochottes. « 

Il a été la force tranquille, la patience, quand je n’étais que désespoir et peur d’échouer. Il a timidement participé à cette grossesse, le développement de ce bébé qui n’était pas encore concret, avec ses propres craintes qu’il ne voulait pas voir parasiter les miennes.

Je crois que j’ai vraiment réalisé que j’étais mère quand je l’ai vu revenir de la salle d’examen avec Liloute dans les bras. Cette image là, elle m’a fait pleurer, et elle est toujours fraîche dans ma mémoire. Déjà, ça lui allait comme un gant.

Il a pris le temps de se dédoubler autant et plus que je le fais désormais, dans les moments les plus durs. Enchaîner 12 heures à l’extérieur et les soirées aux prises avec un bébé qui souffrait et une maman lessivée, anesthésiée. Prendre sur soi et ne pas douter, et en plus me consoler. Préparer à manger, bercer bébé, pendant que je pleurais toute habillée au fond de mon lit après une journée d’écharpe/cododo/pleurs et impuissance face à mon échec de maman débutante. Ne jamais se plaindre (le saint homme!), me dire qu’on s’en sortirait.

On s’en est sortis, et ça serait mentir de nier que c’est grâce à lui.

Quand je vois certaines réactions, des réflexions d’un autre temps, les préjugés qui ont la dent dure, je me dis qu’il fait partie de ces nouveaux pères qui n’ont rien à nous envier. Dont on peut s’inspirer et qui peuvent nous épauler.

Ce papa là, il se lève la nuit. Il me laisse dormir le matin quand je suis fatiguée, et ne le retourne jamais contre moi.

Ce papa là, il sait comment préparer un biberon, changer une couche, donner un bain.

Ce papa là, il n’a pas peur de montrer qu’il aime passer du temps avec son enfant.

Ce papa là, il adore la prendre dans ses bras, lui faire des câlins, jouer avec elle.

Ce papa là, il l’amène et la récupère chez la nounou tous les jours, et il sait attacher la ceinture du siège auto 3 fois plus vite que moi.

Ce papa là, il a de la patience et de l’amour à revendre, de l’humour et des défauts aussi. Mais tous petits.

Ce papa là, il a trouvé sa place bien avant que je me sois faite la mienne.

Il y a autant de schémas parentaux que de familles. Chacun est exceptionnel et chaque parent trouve son propre mode de fonctionnement, qui n’est pas gravé dans le marbre. Et chaque parent peut être un bon parent à sa façon, qu’il soit en couple ou non.

Et je suis fière du nôtre, je suis surtout très fière d’avoir un partenaire comme lui. Je suis souvent touchée de voir les papas impliqués, de façon si naturelle, bousculer les a priori.  Je n’en parle pas souvent (peut être pas assez), mais malgré les hauts et les bas de la vie avec un enfant, la façon dont tout ça peut malmener le couple, dont il faut travailler jour après jour, les désaccords, ce papa là, je ne l’échangerais pour rien au monde.

Ce papa là, c’est son papa.

12 commentaires

  1. Wouaaaah… Bah dis donc… Ca va pas d’écrire des belles choses comme ça ??? Maintenant je pleure devant mon ordi !!! Rooooooh !!!!
    Ton texte est super touchant ! Quelle belle déclaration ! <3

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