Vis ma vie avec un baby / BABI

Je suis à nouveau maman d un tout petit depuis presque 11 mois. 11 mois à porter bébé en écharpe, porte bébé ou mes bras une grande partie de la journée et souvent de la nuit.

Presque 11 mois à l’entendre hurler à chaque petit bruit/souci/contrariété. A chaque fois qu’elle est fatiguée mais ne trouve pas le sommeil. A chaque fois qu’elle est frustrée, ne veut pas manger, veut les bras les bras et encore les bras.

11 mois bientôt passés a bercer, râler, pleurer, s’émouvoir, rire, la bouffer de bisous, regretter ma vie de primipare (voire de nullipare en mal d enfant, soyons francs). Presque 11 mois de fatigue physique et mentale devant ce bébé si exigeant et changeant qu’est ma petite dernière.

11 mois de nuits aléatoires et de journées qui le sont tout autant.

Presque 11 mois de RGO, d’éviction de protéines de lait de vache, d’anti acide et de pansements gastriques.

Presque 8 mois de poussées dentaires puisque la demoiselle a décidé de tout commencer très tôt, et 2 mois qu’elle me fait frôler la crise cardiaque en se mettant debout tout le temps.

Plus de 10 mois qu’on la compare beaucoup trop au bébé parfait qu’était sa soeur, qu’on se sent démunis quand ce qui fonctionne un jour échoue le lendemain, quand chaque solution est éphémère, quand  l’espoir que ce soit plus facile se fait rare dans mon esprit embrumé de maman prise en otage par son tout petit bébé qui a le malheur de « trop » ressentir, « trop » pleurer, être « trop » présent quoi !

Quand je regarde objectivement ma Miniloute, je sais que tout n’est pas si mal. Que bien souvent elle est à croquer, surtout à l’extérieur, et qu’on finit par voir beaucoup plus le côté « bébé glue » ou « bébé hurleur » (vive les étiquettes et le conditionnement). Que peut être travailler et la faire garder changerait nettement mon point de vue.

Je sais aussi qu’elle est aussi accro à moi que je le suis à elle. Cette fusion qui me rend parfois malade, j’en ai aussi besoin. Joli paradoxe.

Je suis tellement reconnaissante d’avoir un mari si présent, si compréhensif, qui prend désormais souvent le relais pour que je puisse sortir et m aérer la tête. Je suis tellement reconnaissante d’avoir eu deux beaux enfants en bonne santé après tout ce qu’on a traversé.

Mais je suis aussi tellement fatiguée parfois… Parfois si seule dans mon quotidien de maman au foyer avec toutes ces tâches répétitives et ce bébé qui pleure si souvent… Avec la grande qui crise toujours au pire moment, réclame elle aussi beaucoup de présence et d attention (et c’est bien normal !).

Disons-le : maintenant que le rythme commence doucement à être régulier (ce n’est pas encore ça mais je mesure les progrès parcourus), avec le recul je me rends compte à quel point mon bébé peut être exigeant, « difficile », demandeur. Attachiante, comme on dit… Je me rends compte de tous ces petits moments à stresser qu’elle ne se réveille, cette angoisse quasi permanente que les pleurs reprennent, les frissons quand les voisins font du bruit (autant vous dire que je frissonne souvent, en ce moment c est musique à fond alors que j ai mis 40 minutes à endormir ma mini tornade) car Miniloute, même habituée au bruit constant, a le sommeil si léger qu’on pourrait croire qu’elle ne dort jamais profondément.

J’ai passé des mois à ne jamais être vraiment sereine ou tranquille. Toujours sur le qui vive, toujours en mode stressée même quand tout le monde dort et que l’angoisse me tenait éveillée.

Je me rends compte de tous ces mois remplis d angoisse et de tension, de vie en mode automatique.

Au fur et à mesure que je sors de cette léthargie qui m’a finalement permis de tenir et gérer enfants, maison et pétages de plombs personnels, avec le recul, je me demande comment on a tenu. Je dis on parce que je suis loin d’être seule dans cette affaire, et heureusement, vraiment. Encore une fois, je ne pourrai jamais assez remercier monsieur pour tout ce qu’il a fait et continue à faire.

La dépression n’était pas loin, je le sais maintenant, ou plutôt j’ose le reconnaître maintenant qu’elle a finalement décidé de s’éloigner pour de bon.

Mamans de bébés rapprochés, exigeants, parents de BABIS ou de famille nombreuse, de bébés RGO ou que sais-je encore, vous avez toute mon admiration. Tout mon soutien pour cette première année si difficile avec ces bébés un peu plus sensibles que les autres.

Je vis ma vie de maman de BABI a tendance modérée (parce que selon moi, elle a beau être casse bonbon, Miniloute ne remplit pas tous les critères pour être dans ce genre de case, ni aucune autre d’ailleurs) et je peux maintenant dire qu’après presque 11 mois en apnée entre RGO et adaptation à la vie avec deux enfants, 11 mois à tenter de trouver des explications à un comportement de bébé qui ne s’explique pas, je sors un tout petit peu la tête de l’eau.

Pour tous ces moments où j’ai cru que ça n’arriverait jamais, où j’ai pensé ne jamais voir le bout du tunnel, pour tous ceux encore à venir où j aurai envie de crier, pleurer, hurler  « mais pourquoi j’en ai fait une autre ? », je regarde sa bouille de bébé qui grandit bien trop vite en me répétant qu’un jour tout cela sera bien trop loin et qu’on en aura oublié la moitié.

Pour toutes ces larmes jamais versées par honte, déni, peur d’ouvrir des vannes trop dures à refermer. Pour toutes ces angoisses au moment de fermer les yeux le soir.

Mais aussi pour toutes ces larmes non retenues de joie, de fierté, d’émotion, ces sourires et éclats de rires partagés, ces moments fugaces où on touche du doigt le bonheur parfait, pour tout ce que je ne pensais jamais être capable de faire et que j’accomplis pourtant maintenant…

Pour tous ces câlins, ces bisous, ces instant de tendresse qui me submergent le cœur et le corps de joie, pour tous ces petits progrès qui font toute la différence, pour la personne que je suis devenue et la vie que j’ai la chance de vivre malgré tout…

Merci mon BABI, merci mes bébés.

La vie à vos côtés n’est pas de tout repos mais en fin de compte jamais je ne l’échangerai.

Cette photo commence à dater, mais c’est toujours ma préférée.

5 commentaires

  1. Coucou, très joli article..très émouvant…c est sûr ce n est pas facile mais je crois qu on peut réellement dire que tu es une bonne maman.on lit tellement d amour dans ces mots mais aussi dans tous ceux que tu postent,dans toutes tes photos…bisous

  2. Je n’ai parcouru que 2 de tes billets et les 2 m’ont fait pleurer.. Ce sont de mots que j’aurai pu utiliser, mais je doute déjà bien assez de ma capacité à être maman pour dire des mots qui feraient douter « les autres ». Alors bien souvent je me tais. J’ai commencé il n’y a pas très longtemps à avouer que j’avais un bebe pas du tout comme les autres, et waouw ça fait du bien !
    Trouver ce post a été à la fois réconfortant et « flippant » : mon chat sauvage a 4 mois, je sais que le temps est mon allié, on me dit qu’elle va grandir et se calmer, qu’en faisant ci ou ça elle changera. Je suis une gde optimiste. Mais je te lis et me dit qu’elle peut continuer à être celle qu’elle est encore de longs mois, et celle que j’aime qu’elle soit, bizarrement. Elle est si unique 😉 Je prends un jour après l’autre et je profite de ces moments, si durs soient ils, car un jour je pleurerai de ne plus pouvoir câliner à volonté.
    Courage !

    1. Oh désolée de t avoir fait pleurer, ce n’était pas le but 🙂 Oui c’est difficile aussi par rapport aux autres… Ici elle commence à être un peu plus indépendante avec la marche mais un tout petit peu. J’avoue que moi aussi je l’aime comme ça même si c’est dur et épuisant parfois.

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