Un jour…

Un jour …

Un jour j’arrêterai de me demander ce que ça fait d’avoir un nourrisson calme et paisible qui mange dort mange et redort…

Un jour je regarderai mes enfants en me disant qu’ils sont bien trop grands, mais je continuerai à les appeler mes bébés…

Un jour peut être, les nuits seront complètes et les réveils nocturnes épisodiques, anecdotiques…

Un jour sûrement, elle souffrira moins et pleurera moins, ou moins fort, et je la comprendrai sans doute mieux.

Un jour peut être, je ne guetterai plus le moindre signe de reflux, la moindre remontée acide qui perturbe son endormissement et la réveille avec une grimace de douleur.

D’ailleurs, un jour, on y croit, elle s’endormira dans son lit, peut être même sans moi.

Un jour, je ne l’aurai plus avec moi 24 heures sur 24. Et cette pensée ne me procure pas le soulagement que je pensais…

Un jour elles seront toutes les deux plus grandes et plus aucun babillement de bébé ne retentira, seulement des rires et chamailleries d’enfants.

Et cette pensée non plus ne me donne plus tant envie d’avancer le temps…

Un jour je n’aurai plus mal au dos tous les soirs d’avoir porté, consolé, bercé un petit être toute la journée.

Un jour je n’aurai plus l’utilité d’une écharpe de portage (dingue non ?)

Un jour je ferai la paix avec mes allaitements avortés, ratés, peut être même que je ne regretterai plus de ne pas avoir eu plus de volonté.

Un jour je ne passerai plus de longues minutes à endormir ma fille aux bras en attendant impatiemment le moment où l’énervement, le stress et l’épuisement auront laissé place à cet instant de grâce et d’émerveillement quand je contemple son doux visage endormi, son petit corps détendu dans le sommeil au creux de mes bras.

Un jour je ne me plaindrai plus de ma vie avec un bébé « exigeant » et demandeur, j’aurai d’autres soucis et peut être même que j’aurai appris à moins me plaindre.

Un jour je dirai comme tous les autres, que le temps a passé trop vite.

Un jour elle ne sera plus mon bébé et les câlins je devrai les quémander.

Un jour mes filles s’envoleront pour vivre leur propre vie et je m’en ficherai bien d’avoir « retrouvé » la mienne… Parce qu’elles sont une grande partie de ma vie, même si je ne suis pas qu’une maman…

Un jour j arrêterai de regarder ma montre, de compter les jours et de tout anticiper. Un jour peut être, pas trop loin j’espère, je me contenterai de vivre au présent.

Un jour je prendrai du temps pour moi sans culpabiliser.

Jamais mon cœur n’arrêtera de se briser chaque fois que je les verrai pleurer.

Ni quand je penserai jour et nuit à tout ce qui pourrait leur arriver ou pire, à tout ce que je ne pourrai pas empêcher.

Il y aura toujours ces moments où mon cœur débordera d’amour et de fierté juste en les regardant et en prenant le temps de m’arrêter pour me dire « comme je les aime » ou « comme elles sont belles »

Et dire qu’un jour j’ai cru qu’on ne pourrait jamais avoir d’enfants.

Qu’un autre j’ai pensé regretter d’être devenue maman.

Qu’encore un autre je me suis dit que je n’étais pas faite pour ça et qu’elles seraient malheureuses avec moi.

Pas un jour sans se remettre en question mais c’est pour la meilleure des causes.

Peut être un jour je comprendrai que c’est normal de faire des erreurs. Qu’elles ne m’en voudront pas et que la mère parfaite n’existe pas. Peut être qu’un jour je me débarrasserai des ces 3 kg de pression sur chacune de mes épaules, que je me suis ajoutée sans vraiment m’en rendre compte.

Que j’oserai dire que non, ce n’est pas facile et que je n’en ai plus honte. Et que j’arrêterai d’être sur la défensive par rapport à mon rôle de maman.

Un jour, dans un futur très proche j’espère, j’apprendrai à m’aimer un peu plus pour les aimer encore mieux.

 

maman un jour...

10 commentaires

  1. Texte très touchant comme souvent !
    Bien sur qu’un jour vous vous direz, « comme je suis fière de moi, moi en tant que maman, en tant que femme » …
    « Maman » est le plus beau métier du monde mais sans doute aussi le plus compliqué. Chaque remise en question fait de vous une meilleure maman…
    Ne doutez pas, avancez et profitez !
    Bien à vous

  2. magnifique message, qui je crois parle à toutes les mamans 😉
    Nous ne sommes pas des mères parfaites, on fait de notre mieux, parfois mal mais c’est comme ça….
    je t’embrasse

  3. Bonjour,Très émouvant ce texte… »Un jour j arrêterai de regarder ma montre, de compter les jours et de tout anticiper. Un jour peut être, pas trop loin j’espère, je me contenterai de vivre au présent. »…Je fais aussi partie de ces mamans là…Force&Courage!

  4. Commence dès aujourd’hui : Tu peux être fière de toi de gérer tes filles, de leur consacrer autant de temps d’autant plus avec le rgo et les demandes constantes… Il y a des mamans (et j’en connais) qui ne supportent pas de « rester à la maison pour bébé » et toi tu culpabilises alors que tu en as géré deux tout l’été ? Que tu as pris ton congés parental pour t’occuper au mieux de tes filles ? Non je me rebelle contre cet article : ne culpabilise plus ! Ne regarde pas les moments de faiblesse que tu as pu avoir (et qu’on a toutes) regarde plutôt tout ce que tu as fait pour elle, à quel point elles sont heureuses et à quel point elles t’aiment.
    Bises de soutien (et de remontage de bretelle)

    1. Ooooh merci ! On a toujours trop tendance à se rabaisser je trouve et ce genre de commentaire fait du bien 😉
      Je ne suis pas non plus à 100% épanouie en congé parental mais je me rends compte que j’aurais du mal à la laisser, donc… J’apprivoise tout ça, et puis ça viendra !
      Encore merci, bises !

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