4 ans et 7 mois.

Un tout petit peu plus que 4 ans et demi, pas encore 5 ans. Dis moi, où est passé le temps ma puce ?

Je dis ça, mais tes premiers mois me semblent souvent loin, si loin, qu’on dirait que c’était dans une autre vie. Celle où j’étais une toute jeune maman de 26 ans à qui tout cela faisait un peu peur, souvent dépassée par les évènements et par tes pleurs.

Il y a 5 ans de cela tu ne mesurais pas plus que la taille d’une poire. Ou d’un pamplemousse. Un melon peut être ? Je ne sais plus vraiment ce qui était marqué dans mon livre de grossesse, en tout cas tu étais bien plus petite que maintenant.

Quand je te regarde, je vois une grande fille, une grande soeur aussi. Mon aînée dont je suis plutôt fière, sur laquelle je crie un peu trop, à qui j’en demande parfois beaucoup. Tu es mon aînée, « ma grande » peut être, mais tu as juste 4 ans.

Pardon, 4 ans et 7 mois.

Je parle beaucoup de ta soeur, c’est vrai qu’elle prend beaucoup de temps, de place, d’attention. Mais je ne t’oublie pas et j’adore quand on est « rien qu’à deux maman », quand tu es calme et posée, câline et douce avec moi. Quand je te tiens contre moi et que soudain, on est 4 ans en arrière. J’espère que ça continuera longtemps comme ça.

Je crie beaucoup, mais comme tu dis « je sais que c’est pour de faux, tu es fatiguée maman ». Tu fais beaucoup de tests, d’expériences, tu voudrais qu’on te remarque plus sans doute, pas facile d’être grande soeur (je sais ce que c’est !). J’évite de dire « bêtises » ici parce que je le dis trop à l’oral, tu sais, moi aussi j’apprends.

Tu m’apprends tous les jours encore, et je pense que ce n’est pas prêt de s’arrêter…

Tu es mon premier bébé tu sais, même si tu n’aimes pas que je t’appelle comme ça (normal, tu as 4 ans et 7 mois !), je sais que tu aimes quand je prends le temps de te faire bisous et câlins, « gratouilles dans le dos » aussi…

Tu ne pleures plus le matin à l’école, même si tu as besoin de plusieurs gros câlins et d’une phrase rituelle, et j’en suis tout aussi fière que toi. Cet été tu iras sans doute pour la première fois au centre aéré et je t’avoue que ça me fait un petit quelque chose, comme à chaque première fois depuis toi.

Déjà les vêtements de ta penderie semblent me narguer. Ils me disent tous « 5 ans »… Mais non, pas maintenant, pas encore…

Pour l’instant, tu as encore 4 ans. Et 7 mois.

Alors que je fais chaque mois le décompte des mois de ta soeur (ne me demande pas combien ça fait pour toi en mois, j’ai perdu le compte depuis !), je ne parle plus beaucoup de toi ici. Et il y en aurait des choses à dire, parce que tu évolues si vite, tu grandis tellement que j’ai parfois du mal à suivre. Souvent je reste étonnée devant une chose que tu sais faire, dire, dessiner, alors que je n’en savais rien. Souvent je me dis que je te sous-estime.

Tu as ton caractère, tu es obstinée (je n’ai pas dit têtue, obstinée c’est mieux, c’est comme tenace et persévérante) mais je suis mal placée pour en parler. Tu es sensible, attachante, vive d’esprit, câline, rigolote. Et tout un tas d’autres choses. Une super grande soeur, une petite fille qui nous fait beaucoup rire, une enfant qui a encore besoin de nous et c’est normal.

J’essaie un peu tous les jours de t’accompagner au mieux, te permettre de grandir harmonieusement. Bon, il y a des moments où tout ça est un peu bancal, mais sois sure que je t’aime. Et que je fais de mon mieux.

Mais quand je te regarde dans les yeux, je vois que tu le sais déjà.

Alors, comme tous les 11 du mois, aujourd’hui je pense à toi un peu plus fort, je te serre un peu plus fort, je me souviens de tous ces mois comptés et je savoure à l’avance tous ceux à venir.

 

4-ans-et-7-mois

 

4 commentaires

  1. oh la la… comme je me retrouve (encore) dans votre article… Mon « grand » a 3 mois et demi de moins (soit 4 ans et 3 mois et demi !), et je ressens exactement la même chose… Parfois, je m’emballe vite, alors que lui a juste besoin qu’on le regarde, qu’on soit présent avec lui et qu’on l’encourage. Mais voilà, il est grand frère aussi (puce de 19 mois), et après une journée au travail, une journée à l’école pour lui, et une journée à la crèche pour sa soeur, je ne prends pas toujours le temps qu’il faudrait. Mais nous avons toujours nos rituels (notre chanson le soir en tête à tête sur son lit par exemple), et du coup, je pense qu’il sait qu’il est toujours mon Bébé, mon Amour. Et qu’est-ce que je suis fière aussi de lui ! Iic aussi, je suis parfois surprise de ce qu’il sait faire alors que je n’en doutais pas… Bref, je continue à vous lire… même si vous me faites souvent monter les larmes aux yeux tellement je suis touchée et me sens « représentée » 🙂

  2. Très bel article, c’est émouvant, j’avoue avoir également compté les mois pour mes deux enfants, le temps est passé tellement vite que j’ai l’impression de ne pas en avoir pleinement profité. Sur le coup entre la fatigue, les nerfs et le fait de ne pas savoir trop comment s’y prendre (surtout pour le premier), on peut vite ne pas savourer pleinement chaque instant. Aujourd’hui je m’émerveille devant chacune de leurs prouesses, car ils me surprennent un peu plus chaque jours 🙂

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