Et enfin être une maman épanouie…

Devenir mère une fois, puis deux, n’a pas été un long fleuve tranquille. Il aura fallu du temps mais je crois que je suis enfin une maman épanouie.

 

Ça a commencé avec ce petit quelque chose qui a changé. Ou peut être que ça a suivi son cours, fait une pause juste le temps que je le réalise. Après tant de temps à me plaindre, à pleurer, à lutter, à vouloir contrôler ce qui ne se décide pas. Après tant de mois de galère entre cette envie d’être enfin maman, ces bébés envolés, cette première « vraie » grossesse à terme (plus qu’à terme!), ce premier bébé et ces premiers mois déroutants, cette fusion à retardement, cette autre fausse couche un peu passée sous silence, cette deuxième grossesse, ce deuxième bébé, ces autres mois de galère mais cette fusion quasi immédiate…

Je crois que j’avais le droit d’être chamboulée, de mettre du temps à m’y (me) retrouver. Nous avions le droit de douter, de pleurer, de souffler puis de recommencer, de douter encore, de nous déchirer un peu. Il y a eu tant de choses, tant d’épreuves et puis… On a tous grandi.

Maman d’enfant unique, j’ai repris le travail prématurément pour sortir de l’enfermement que je vivais comme congé parental. J’ai culpabilisé de travailler autant, mon bébé m’a ensuite trop manqué, j’ai fini par me reconvertir puis mettre mes projets en pause, pour un autre tout aussi prometteur : un deuxième bébé. Quoiqu’il arrive ce n’était pas assez bien, pas assez bon, aucun de mes choix ne me faisait me sentir accomplie ou adulte. Il y avait TOUJOURS une petite chose qui clochait et m’empêchait de voir la beauté de l’instant.

Et puis.

Et puis les mois ont passé et tout s’est discrètement modifié. Je voulais entamer un cessez le feu avec moi même, mon ennemie de toujours, sous couvert de peur de regard des autres c’était le mien que je craignais le plus. Je ne savais ni comment faire ni quand, ni si c’était vraiment ce que je désirais, si j’étais prête après tout.

Le temps et la vie décident pour vous parfois, et même si il a souvent (trop) fallu se mettre de côté pour ne pas affronter ses propres démons, il faut bien leur faire face un jour. Parfois sans s’en rendre compte. Puiser dans ces petits moments de bonheur au quotidien, ceux que je manquais ou ne voyais pas assez, la force de se dire « OK, laisse couler. »

Ce n’est peut être rien pour certains mais c’est un défi pour moi. Faire confiance à la vie, à l’inconnu, arrêter de se préparer à toutes les éventualités qui n’arrivent de toute façon jamais. Dire « on verra », « on avisera », « je le ferai demain ».

Dans ces cas là on ne réalise peut être pas tout de suite qu’on commence à être heureux. Ou alors on a peur que le dire tout haut porte malheur, alors qu’on jure qu’être superstitieux ne rime à rien. Peur que tout s’envole. Peur de regretter. Et puis après ?

Ce sont ces moments là qui comptent, ceux qui nous gonflent le coeur de joie et les yeux de larmes. Ceux où on appuie sur pause juste pour dire « Là on est bien ». Ce sont ces moments là qui ont commencé à se multiplier, ou alors est ce que c’est moi qui les vois un peu mieux ?

Je ne sais pas.

Je ne sais pas non plus ce que nous réserve demain. L’année a été dure, les précédentes également. Mais si je veux retenir quelque chose de tout ça c’est qu’on doit aimer chaque beau moment. Parce qu’au final il ne restera que ça, pas les factures qui seront payées un peu en retard, ni l’angoisse de changer de voie et de ne jamais se trouver assez bien, pas les jouets par terre ni la poussière sur les meubles. Ce qu’il restera dans quelques années quand je repenserai à ces années avec les filles en bas âge dans cet appartement, c’est le joyeux bordel, les éclats de rire, les câlins qui vous enveloppent dans un nuage d’amour et l’amour, justement…

L’amour pour elles, pour lui, pour eux.

La fatigue ne sera qu’un vague souvenir, ne resteront que ces moments de bonheur et ces petites anecdotes. Leurs petites voix, les mots écorchés, les bisous mouillés. La certitude d’être comblés, ici et maintenant.

Ces moments où on met le superflu de côté et où on se dit « Qu’est ce que j’aime ma vie ».

Ceux qui nous rechargeront en courage pour les années à venir et qui seront toujours un refuge en cas d’urgence, de coup dur.

Ces jours où tu te lèves le matin et où ça y est. Tu es une maman épanouie.

 

bonheur-de-maman

 

 

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16 commentaires

  1. C’est un joli article, bravo d’avoir réussi à en etre là.. je n’y suis pas encore, impossible de me dire «qu’est ce que j’aime ma vie». Trop de ci ou pas assez de ça… j’espère y arriver rapidement ! 🙂

  2. Je connais ce sentiment, cette plénitude qui t’envahit parfois quand tu te dis que finalement, la vie est belle avec toute cette tribu-là. J’ai mis du temps mais aujourd’hui, je me sens bien dans ma vie de famille. Bon, le boulot, c’est loin d’être ça mais c’est devenu complétement secondaire.

    1. Magnifique je mis retrouve complètement , premier bébé qui à désormais 2 ans et avec qui la fusion à toujours du mal a s’installer ou tres peu 😩 fausse couche passé sous silence, troisième bébé fusion immédiate , beaucoup de stress de doute de peur et d’angoisse et je commence tout doucement à sortir la tête de l’eau et me dire laisse couler et me rendre compte que mon seul enemie c’est moi et non pas les petits détails du quotidien ton poste est dans mes favoris depuis la grossesse de la deuxième j’étais venue chercher du réconfort au près d’une maman ayant déjà deux enfants ton poste est un soulagement et une bouffé d’air frais qui me réchauffe le coeur et me fais comprendre que je ne suis pas la seule à vivre ce genre de chose..

  3. J’ai l’impression de me lire en voyant le début. tu parles d’ailleurs de reconversion, tu as migré de quel métier à quel métier ? je pense aussi que les âges des enfants aident peut-être à s’autoriser à lâcher prise. j’essaie de faire ça, je ne plus me détester dès qu’il y a un pet de travers…le moindre doute et je culpabilise, je vis un enfer avec mes doutes…alors merci pour ton articles qui m’aident un peu à me sentir moins seule

  4. Ca a été long mais j’en suis aussi là.
    Les 2 premières années de mes jumeaux m’ont anéantie. Depuis je revis, et à 3 ans 1/2 : du bonheur, je profite.
    Aussi à mon compte, j’ai du réduire largement mon activité. J’ai parfois droit à des discours culpabilisants là-dessus. Mais moi je le sens bien comme ça. Maman et enfants épanouis, c’est tout ce qui compte.

  5. C’est un très joli texte avec de jolis mots. Je n’en suis pas encore là mais j’y travaille! Maman de 3 petits rapprochés, l’arrivée de la petite dernière n’est pas facile: la fatigue, une organisation de dingue, les copines qui ne comprennent pas qu’avec 3 on a à faire à une tribu, un groupe en supériorité numéraire face à papa et maman et qu’on est au final 5 fois plus crevé que quand on en avait que 2…Mais aussi comme je me sens forte grâce à cette tribu, comme je l’ai voulu cette tribu, qu’elle est belle cette tribu, qu’elle est pleine de vie cette tribu! Le sentiment d’épanouissement ..Pas encore pour le moment mais de vrais et forts moments de bonheur, de complétude et de sérénité: de plus en plus souvent!

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