2 ans et quart.

Ma tout petite. Plus si petite, mais tout de même…

J’ai beau avoir arrêté de compter tes mois de vie ici et ailleurs, il y a des dates qui restent dans un coin de ma tête.

Comme le 7 Novembre. Ta date présumée de conception, qu’ils disaient… Moi je n’en sais rien précisément mais mon esprit a choisi de mettre une croix sur le calendrier de ma mémoire. Alors voilà, il y a 3 ans, à quelques jours près puisqu’on ne saura jamais précisément, nos vies étaient sur le point de changer dans le plus grand secret.

Je te regarde du haut de tes 2 ans et 3 mois et tu parles, tu joues, tu chantes, tu ris… Tu nous attendris, tu nous fais rire, tu nous épuises et nous fais fondre. Tu es pleine de joie, de vie, de tendresse et de surprises. Tu parles comme un livre, ta petite voix de bébé sur des mots de grands, ça fait souvent bizarre. Tu es intrépide, décidée, indépendante.

Toi qui as passé ta première année (au moins) collée à moi, en écharpe, aux bras, tout le temps, sans pause… Toi qu’on pensait être un bébé « capricieux » qui souffrait tous les jours depuis sa naissance. Mais non, un bébé qui ne veut que les bras à 6 mois c’est forcément un caprice, ne cherchons pas plus loin… Heureusement nous avions l’expérience de notre côté et même si c’était dur pour moi, si je craquais souvent, il était impensable pour moi de te laisser pleurer, de te poser même quand mon corps et ma tête n’en pouvaient plus.

 

 

Toi qu’on disait « bébé glue », et moi la première. Je réalise aujourd’hui que ça a contribué à te rendre plus sure de toi, de nous. Ces jours sont maintenant derrière nous et tu m’impressionnes au quotidien.

Comme quand je te dépose à la garderie que tu ne connais que depuis un mois, après 2 ans en 24/24 rien qu’avec moi, et que tu me dis au revoir avec ta petite main en souriant : « Tout à l’heure maman ! ». Comme quand je m’aperçois (non sans nostalgie) que ça fait un moment que je n’ai pas utilisé de porte bébé.

Et puis la semaine dernière, à l’école, on nous parlait de la prochaine rentrée. Non mais… Ça va pas, c’est trop tôt pour moi ! Pas pour toi qui pleure chaque matin de ne pas suivre ta soeur la bas, mais pour moi, c’est inconcevable.

Ma toute petite, mon bébé, ma dernière née… Déjà 2 ans et quart.

Tes premiers mois ont été si intenses, si difficiles, si éprouvants pour nous tous. Je me dis souvent que je ne pourrai jamais oublier, et je suis d’ailleurs encore amère quand j’en parle, je sais… Mais si c’était à refaire, je le refais sans hésiter. Parce que c’est toi, parce que je suis tombée amoureuse de toi dès le début, entre ces crises de larmes interminables pour toi et moi, ces douleurs, ces tâtonnements niveau traitements, ces rdv médicaux, ces espoirs puis désillusions… Et puis ces petits moments d’accalmie, ces pas de géant qui pourtant ne semblaient rien.

Est ce qu’on oublie ? Oui, surement. Du moins les mauvais souvenirs s’atténuent et je choisis de garder l’image d’un bébé endormi en écharpe tout contre moi. Un tout petit bébé que seuls ses parents (et une armée de médicaments) pouvaient soulager. Ma toute petite à moi…

Ce matin, facebook a décidé de me ressortir une vidéo de toi gazouillant et souriant, à 3 mois. Je me souviens bien de ces moments là, coincés entre le désespoir et la fatigue. Je crois que je préfère me souvenir de ça.

On ne peut pas changer le passé, même si j’aurais voulu que tu ne souffres pas autant et si longtemps. Aujourd’hui encore, ce n’est pas fini, je le sais, mais notre quotidien a changé. Je me surprends à apprécier plus que tout les journées avec toi, avec vous. Surement parce que j’ai aussi du temps pour moi, pour travailler, pour être autre chose qu’une maman plusieurs fois par semaine. Parce qu’au bout de 2 ans et 3 mois, on a un équilibre et un bonheur parfaitement imparfaits, et qu’on partait de loin.

Et puis il y a la nostalgie, l’envie de te garder bébé encore un peu mélangée à la fierté de te voir si bien grandir. La prise de conscience : tu ne seras plus jamais ce petit bébé là. Ta soeur non plus.

Je me posais la question du petit troisième, vite fait, mais souvent, il y a quelques mois. Le « plus jamais de petit bébé » me faisait un pincement au coeur.

Aujourd’hui je réalise que c’est « plus jamais ELLES ne seront mes petits bébés », que ce n’est pas un autre petit bébé en plus de vous qui me manque parfois. C’est vous. Alors j’essaie de tourner la page, parce qu’elle est bien remplie, et qu’il y en a tellement d’autres, tout aussi belles, à écrire ensemble.

Ma toute petite plus si petite… Ma Miniloute, mon bébé. Forcément, je t’appellerai comme ça un peu trop longtemps, mais laisse moi le temps de m’ajuster à ce temps qui passe si vite. Je savoure ma chance de pouvoir recevoir tes kilos de câlins et de bisous sans avoir à demander. Tes « je t’aime » et tes « maman chérie », tes sourires, tes bonnes joues toutes rondes et cette douce odeur dans ton cou. Tant de vestiges de cette période que finalement nous n’avons pas bien connue. Après tout, on se rattrape maintenant et on le fait à 300%.

Tu as été un tourbillon, une tornade, un tsunami dans nos vies. J’ai même souvent pensé qu’on avait été inconscients, qu’on n’était pas bien préparés. Que c’était une folie ce deuxième bébé, qu’on n’avait pas assez réfléchi.

Mais tu sais quoi ? Cette vie à 4, c’est tout ce qui nous fallait. Tu es le deuxième enfant qu’il nous fallait.

C’était il y a 2 ans et 3 mois, notre vie a changé, pour le meilleur, je le sais désormais.

 

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