Pendant presque 3 ans ma Liloute a été fille unique. Un enfant entouré d’attention, le premier enfant et petit enfant d’une famille qui l’avait beaucoup attendue. Une enfant heureuse, éveillée, curieuse, très sociable mais aussi très fusionnelle avec ses parents et sa maman (je l’avoue, j’y étais aussi pour beaucoup et je ne regrette rien !)
Une de mes principales craintes lors de ma deuxième grossesse était de ne pas savoir comment réagirait ma première fille à l’arrivée de la deuxième. Comment elle prendrait tout ça, l’attention en moins détournée par ce petit bébé, le fait de devoir partager, d’avoir moins de temps avec ses parents (et sa maman), de devenir la « grande » aussi. J’avais beaucoup d’angoisse par rapport à notre relation et la perte de notre fusion suite à la naissance de Miniloute.
J’avais également peur qu’elles ne s’entendent pas, ou que l’une rejette l’autre. Je n’ai pas de soeur donc je ne peux pas comparer ce genre de relation (à supposer que ce soit différent !) et mon frère et moi avons un écart d’âge plus grand. Quand j’annonçais que mes filles avaient presque 3 ans d’écart, la réponse ne se faisait pas attendre :
C’est génial ! Elles vont être très proches, et grandir ensemble….
(outre les « c’est pas trop dur? » ou « Vous avez bien calculé pour l’entrée à l’école et les allocs » (WTF?) et autres que je vous épargne car les gens ont toujours quelque chose à dire…)
De mon côté, je ne savais pas à quoi m’attendre.
Et puis très vite, j’ai commencé à entrevoir ce que serait la relation entre mes deux filles, ces deux soeurs de 3 ans d’écart.
Dès le début, alors que Miniloute n’était encore qu’un tout petit bébé qui passait sa vie en écharpe et pleurait beaucoup, me coupant brutalement de mon ainée, Liloute a été pleine de bienveillance avec elle. Bien sûr, elle nous faisait payer l’affront que nous lui faisions de ne plus la considérer comme le centre du monde, car notre univers désormais avait deux soleils, dont l’un demandait plus d’attention que l’autre. Mais elle n’a jamais été dure envers sa soeur et cela m’a agréablement surprise.
Je me souviens encore de cette nuit où après avoir hurlé de douleur dans nos bras 5h consécutives, Miniloute est partie aux urgences sous l’orage avec son papa. Elle n’avait que quelques jours et souffrait déjà énormément de son RGO, et Liloute tentait de s’adapter aux récents changements à la maison. Restée avec elle, je l’ai entendu m’appeler en pleurant. Je l’ai découverte très inquiète et apeurée et ses mots m’avaient émue aux larmes :
Maman elle est malade ma soeur ? Elle a très mal ? Elle va revenir à la maison hein ?
Impressionnant… Ma grande a toujours été sensible et pleine d’empathie mais de voir à quel point elle tenait déjà à sa soeur malgré la place qu’elle prenait dans nos vies et la jalousie qu’il aurait été normal de ressentir m’a bouleversée.
Au fil des semaines j’ai vu Liloute prendre une vraie place d’ainée, enfin je ne sais pas si le mot « vrai » est bien choisi mais c’est comme ça que je l’ai ressenti. Elle faisait tout pour faire rire sa soeur, lui lisait des histoires à sa manière, et elles ont vite eu leur relation bien à elles. De son côté, Miniloute la regardait avec des yeux emplis d’admiration.
Le premier éclat de rire était pour sa grande soeur, les premiers pas aussi. Elle cherche toujours a être à côté d’elle, à jouer avec elle, à faire comme elle, ce qui bien entendu agace parfois l’intéressée mais bien souvent la fait fondre de bonheur. Des bisous et des câlins, elles s’en font plein. Il y a des bagarres, des disputes, mais rien qui ne dure bien longtemps à ce stade. J’attends de voir comment Miniloute réagira quand elle sera en âge de répondre aux brusqueries et coups de colère de sa grande soeur… Et vu son caractère bien trempé, ça promet !
Je les sens comme connectées. Proches, comme on me l’avait prédit, mais plus que ce que j’avais imaginé. Comme si elles avaient leur propre monde, et parfois leur propre langage codé. Ma Liloute m’a impressionnée par sa capacité à accepter et aimer sa soeur tout de suite et ensuite à prendre sa place tout naturellement. Encore aujourd’hui, elle me sauve souvent d’une crise de nerfs quand la petite hurle à plein poumons et qu’elle la console en un clin d’oeil. Elle s’enerve souvent contre moi quand je hausse le ton sur sa soeur. Elle boude, pleure, panique même si je me montre parfois un peu trop dure envers ce bébé qui pleure beaucoup et ne me laisse que peu de répit (oui, encore à 15 mois, mais c’est un autre sujet).
Sa soeur, il ne faut pas y toucher. Et si la grande pleure, la petite suit automatiquement. Heureusement, elles se consolent souvent mutuellement avant même que j’aie le temps de les rassurer. C’est toujours émouvant de les voir ensemble, d’entendre leurs rires au réveil (elles partagent la même chambre), de voir la petite courir derrière la grande et toutes les attentions de la grande pour la petite… Maintenant que Miniloute a bientôt 15 mois (hein déjà ?) et sa soeur 4 ans, les jeux à deux deviennent plus fréquents.
Ce qui m’a d’ailleurs beaucoup soulagée pendant ces vacances de la Toussaint ! J’ai pu prendre ma douche, aller aux toilettes, cuisiner, et même prendre un café CHAUD de temps en temps, pendant qu’elles jouaient à la cuisine, aux poupées ou aux briques à empiler.
Et entendre leurs rires quand elles sont ensemble, ça n’a vraiment pas de prix. Je me dis souvent que ça valait le coup, que ça le vaut encore (on n’est pas encore sortis des nuits hâchées et des soucis liés au RGO, malheureusement, et la vie avec deux enfants est quand même plus dure qu’avec un seul), que je ne regrette rien dans cette décision d’avoir deux enfants. Que je suis bien contente de voir qu’elles ont une vraie relation, entre soeurs, si proches et si complices. J’espère que cela durera le plus longtemps possible !
C’est une relation un peu « Je t’aime moi non plus » entre la fratrie : mes loulous ont un peu plus de 2 ans et demi d’écart, alors je te comprends. Ce que j’admire et que j’ai toujours autant de mal à comprendre, c’est comment ils peuvent s’entendre si bien, comme larrons en foire, et 10 mns après se chamailler comme des chiffonniers ! Néanmoins, ce qui reste certain, c’est qu’ils s’adorent !
C’est un truc particulier aux frères et soeurs je pense, surtout rapprochés !
J’ai eu les larmes aux yeux en lisant ton article. J’espère que mes deux loulous dont l’un à 30 mois et l’autre 1 mois vivront la même relation. Je retrouve des choses similaires chez mon grand que pour ta grande ça me donne espoir.
Je te le souhaite, c’est si beau !