C’est une sale habitude prise depuis que je suis maman : me trouver mauvaise mère, trop souvent. Mais c’est quoi au juste être une mauvaise maman ? Pourquoi tant de culpabilité ?
Je ne compte plus le nombre de billets d’humeur que j’ai écrit ici. Quand j’avais besoin de m’épancher, confier mes doutes, ma tristesse même parfois. Quand il fallait que ça sorte : non, être maman n’est pas tout le temps merveilleux, oui, c’est normal de se sentir dépassée ou pas à la hauteur. Egoïstement ça m’a toujours aidée de poser tout ça ici, je repartais plus légère et prête à passer à autre chose quelque temps. A mieux profiter de mes enfants, à mieux accepter tout ce qui ne tourne pas rond, à relâcher la pression.
Alors bien sûr, ça ne fait pas forcément rêver. Bien sûr, c’est plus intéressant de ne voir que le rose dans une vie de maman blogueuse sur le net. Mais je ne l’ai jamais caché, ce blog c’est un peu comme ma thérapie. J’aimerais écrire des articles heureux plus souvent et j’espère que ça sera le cas petit à petit. En fait, c’est surement déjà le cas !
Et pour être plus heureux, pour accepter de ne pas être une mère parfaite (le concept qui n’existe pas plus que mauvaise mère en fait). Tu doutes, tu culpabilises ? C’est que tu cherches déjà à t’améliorer ! J’essaie de me le répéter en boucle, si tu te sens mal et que tu cherches ce que tu aurais pu faire autrement, c’est que tu veux être meilleure. Et pas pour le monde extérieur, pas pour toi, pour ton enfant. Mais parfois l’envie d’être toujours au top, le super combo working mum-super épouse-femme parfaite-ménagère de choc, la pression qu’on se met pour être un parent bienveillant 24/24, ça gâche tout. Enfin surtout le moment présent, pas la relation. On a dit pas de pression.
Hier soir, ma petite fille de 3 ans presque et demi, mon bébé exigeant devenu enfant parfois très dur à comprendre, a hurlé au moment du diner jusqu’à s’endormir d’épuisement dans son lit, après une heure aux bras. Après une longue journée remplie de fatigue, de doutes, de désillusions, et beaucoup de choses qui avaient ou non rapport avec elle, j’ai juste pété les plombs. Hurlé à mon tour, parce que je ne la comprenais pas, parce qu’elle pleure tout le temps (du moins c’est l’impression que j’en ai quand la fatigue prend le dessus), parce que je n’en pouvais plus. Et en même temps, je refusais de la lâcher, de déléguer. Je voulais la calmer, je voulais que ça s’arrange, je voulais être celle qui règle la situation.
Je voulais être la maman parfaite. Je voulais que ça se passe autrement, je le veux souvent.
Mais mes enfants ne sont pas parfaits. Elles sont ce que j’ai de plus cher, elles sont merveilleuses mais épuisantes. Ce sont juste des enfants. Deux enfants très différentes, dont une grande sensible qui intériorise beaucoup et se cherche, et une petite qui ne sait pas comment gérer ces émotions qui débordent trop souvent.
Alors on fait de notre mieux. J’aime à penser qu’elles aussi, et qu’on s’en sortira comme ça.
Et puis je lis vos mails, vos commentaires et je me rends compte que c’est partout pareil. Loin de l’image de la maman parfaite, sereine, aimante, altruiste à 100%. Des parents normaux, qui essaient, doutent, trébuchent, se relèvent et ré-essaient. Merci de me rassurer là dessus, parce que c’est la plus grande richesse que m’apporte ce blog : le partage, la sensation de ne pas être seule et de ne pas être si nulle que ça après tout 😉
Après tout, un « mauvais parent » ne peut pas douter autant, non ?
Être épanoui devrait juste accepter de ne pas être parfait. De crier trop souvent, de vouloir être égoiste parfois. D’être humain. D’aimer ce qu’on a et pas se sentir mal à cause de ce qu’on ne fait pas assez bien. Ça semble simple comme ça mais ça ne l’est pas, pas pour moi. Ça le sera surement un jour, je ne perds pas espoir !
Je me retrouve tellement dans ton texte. C’est parfois si sur d’être parent et d’avoir tant de responsabilités. Je ploie très souvent sous le poids du quotidien et bien trop souvent ce sont les enfants qui prennent. Ce soir encore j’ai hurlé car mon fils s’était mis à pleurer et je lui ai fait peur. J’ai fait peur à mon fils…. On va se dire que demain sera un jour meilleur et que je vais faire de mon mieux pour être une.meilleure maman. Tes articles ont bcp de resonnance pour moi ce soir. Merci de mettre des mots sur ces sentiments si ambivalents.
Merci pour ton commentaire… On est beaucoup à être dans cette situation, et je pense que quelque part c’est normal. Peut être au lieu de culpabiliser les parents (et surtout les mères, disons le), les accompagner ou les aider à relativiser ? En tout cas sache que tu n’es pas seule 😉