J’ai toujours eu la trouille que mes bébés pleurent. La peur panique des pleurs de mes enfants.
Les premières semaines, je l’avoue, leurs crises de larmes (rgo ou non) me faisaient perdre mes moyens, paniquer, déclenchaient même des angoisses. J’appréhendais la nuit comme elles pleuraient à la tombée du jour et je ne savais pas vraiment pourquoi.
Je ne veux / voulais pas que mes bébés pleurent. Seulement voilà, je ne vous l’apprend pas, un bébé ça pleure. Et un bébé rgo, ça pleure beaucoup, tout le temps.
Alors bien sûr que ce n’est pas agréable. Bien sûr qu’on a l’impression que ça ne va jamais s’arrêter avant plusieurs heures (spoiler : c’est souvent le cas quand ton bébé souffre de reflux, mais même dans ce cas ça finit par s’arrêter un tout petit peu)
Et puis non, je ne suis pas pour laisser bébé pleurer, de toute façon je n’y arrive pas, même si j’ai peur des pleurs. J’ai par contre déjà laissé mon bébé 5, 10, peut-être 15 minutes dans son lit, à l’abri et en sécurité, quand mes nerfs me lâchaient. C’est paradoxal tout ça : je déteste viscéralement les pleurs de mes bébés mais je ne peux pas les laisser quand elles pleurent.
Si toi aussi tu éprouves des sentiments compliqués au moindre sanglot de ton tout petit, sache que tu n’es pas seul. Encore aujourd’hui, après 3 enfants et beaucoup beaucoup de pleurs, les larmes de ma petite dernière me font trembler. Et c’est ok.
Les pleurs d’un tout petit sont conçus pour nous « déranger », il est normal de vouloir qu’ils cessent. Alors imagine avec un bébé qui hurle 18 heures sur 24 même dans tes bras…
J’ai peur des pleurs de mon bébé, parce que j’ai l’impression qu’elle n’est pas bien avec moi, que je ne sais pas m’y prendre, parce que je sais que ces crises de larmes ne passeront pas en 5 ou 10 minutes (même si parfois si, et heureusement), parce que ça veut bien souvent dire qu’elle souffre, parce que je suis comme traumatisée par ces premiers mois de douleur et de pleurs. Les stigmates du rgo en gros. J’ai peur des pleurs de mon bébé parce que je me sens impuissante. Et puis j’ai aussi la trouille que mon bébé se mette à pleurer en public… Foutu regard des autres, syndrome de l’imposteur aussi. C’est quoi cette maman qui panique devant les pleurs de son enfant ? Qui ne sait même pas les calmer?
Une maman normale, une maman fatiguée. Il n’y a pas d’instinct maternel, pas de mode d’emploi. On apprend sur le tas. Bébé pleure et toi aussi, et ça va comme ça. C’est ok si il ou elle pleure, c’est ok si tu n’en peux plus de l’entendre, de le bercer des heures durant avec cette sirène qui retentit dans tes oreilles. C’est normal de ne pas savoir pourquoi bébé pleure (parfois, il n’y a aucune raison, il pleure et c’est tout), c’est normal de pleurer avec lui, d’avoir envie de crier, taper contre un mur parce que « bordel il ne va jamais se taire ??? », parce que tu voudrais juste un peu de silence.
C’est normal que bébé pleure au fond. Certains beaucoup d’autres peu, c’est la loterie, c’est le jeu. J’écris actuellement ces mots sur mon téléphone, avec un bébé en écharpe, comme tous ces soirs où les pleurs se sont changés en cris perçants et où marcher avec elle contre moi est le seul moyen d’avoir un peu de répit. J’ai eu le temps d’écrire tout un article sur ses pleurs et elle s’est endormie. Pas pour la nuit je le sais bien, elle pleurera encore avant minuit… Mais je prends ces 30,45 ou 60 minutes de répit avant d’à nouveau frissonner en sentant qu’elle se raidit à nouveau. Et ça sera ok si ses pleurs me font mal. On a tous un seuil de tolérance différent.
Avoir peur des pleurs de son enfant ne veut pas dire moins l’aimer et être moins compétent en tant que parent. Et déléguer quand on n’y arrive juste plus, c’est OK.
A toi qui lis ces lignes et qui est arrivé jusque là, si tu te sens comme moi démuni face à ce petit être qui pleure sans s’arrêter : je t’envoie tout mon soutien et mon courage. Il va finir par s’apaiser ce bébé, et à ce moment là, pour quelques minutes ou quelques heures, tu n’auras plus peur (enfin, sauf qu’il se réveille…). Et puis un jour, vous vous comprendrez un peu mieux et cette peur s’effacera petit à petit. Juré, promis.
il n’y a pas grand chose à faire dans ces cas-là malheureusement . Comme me dit mon meilleur ami ( pédiatre, cela tombe bien!) : PA TIEN CE
Merci pour cet article deculpabilisant… Je suis comme vous ❤