Maman et enceinte pendant le confinement… entre angoisse et reconnaissance.

grossesse et confinement

Comment vivre le combo grossesse et confinement ? Mes doutes, questions et quotidien de maman enceinte en cette période particulière.

Cela fait maintenant presque 15 jours que nous sommes en confinement chez nous. J’ai décidé de débuter celui-ci le samedi suivant la fermeture des écoles et mon mari nous a rapidement rejoint en télétravail. Je mesure ma chance d’avoir à la fois mes enfants et ma moitié auprès de moi en cette période si compliquée pour tous ceux en première ligne, les malades, leurs familles. Je profite de mon petit bout de jardin en tentant de positiver, de concilier vie de freelance et travail scolaire des enfants, mais aussi la grossesse et mes doutes quant à la santé de mes proches.

C’est de l’inédit, ce qu’on vit en ce moment : ce confinement mais surtout ce virus qui fait peur, se répand (trop) vite, peut toucher n’importe qui dont les miens…

Alors forcément, pour une grande angoissée de base, ce n’est pas la période la plus zen de ma vie hein… Je ne veux pas me plaindre ou me faire plaindre, comme dit plus haut je suis consciente de ma chance. Mais si il y a parmi vous d’autres futures mamans angoissées, peut-être qu’on peut se serrer les coudes ?

La peur pour mon bébé, plus forte encore que pour mes filles

Je vous avais parlé il y a quelques années de ma peur panique de perdre mes enfants pendant la grossesse. Ayant fait plusieurs fausses couches à répétition sans cause diagnostiquée à la fin du premier trimestre, j’ai passé les suivants à angoisser et même à ne pas croire que je finirais par donner naissance à un bébé bien vivant (ambiance, je vous avais prévenus…). Si cette angoisse a été un peu moins présente pour ma seconde, elle était quand même là, tapie dans l’ombre.

Pour cette troisième fille, c’est différent. Au début, je n’avais pas peur. J’ai mis du tout à accepter cette grossesse et à créer un lien avec ce troisième bébé à venir. Encore aujourd’hui, j’ai l’impression de passer un peu à côté, mais je fais de mon mieux et avec ce que j’ai. J’ai donc vécu la première moitié de ma grossesse à ne pas trop m’inquiéter pour ce bébé (si on exclut un épisode de contractions qui m’a flanqué une peur bleue et des larmes à Disney en février…).

Et puis le « coronavigus » comme dit ma deuxième. Et puis la peur que mes enfants tombent malades, que mon mari tombe malade, que mes parents… bref vous avez compris l’idée, je ne pense pas être la seule à vivre ça. J’ai ensuite réalisé qu’enceinte j’étais classée « population à risque », que la fièvre pouvait nuire à mon bébé, que je pouvais également accoucher prématurément en cas de forme grave (et mourir, mais on va éviter d’y penser quand même !). Je me suis pris une baffe. Mon bébé est au chaud, en sécurité toute relative mais je ne peux pas la protéger de tout.

Soudainement tout ce qui ne me faisait pas peur me terrorise. Mes crises d’angoisse au coucher, c’est de la détresse respiratoire ? (non, mais de l’hypochondrie surement…) Est ce que je vais à cette écho de contrôle pour vérifier cette mesure un peu anormale constatée la semaine dernière ? Est ce que mon bébé est anormal en fait ? Et pourquoi elle ne bouge pas depuis 2 heures ? Est ce qu’on sera toujours confinés en Juillet ? Est ce que je vais accoucher seule ? Est ce que ce ne serait pas mieux d’accoucher dans ma baignoire ? Bref… Je déraille. Je dors mal. Je pleure sous la douche.

La chance d’être ensemble, « à l’abri » chez nous

Et puis, je les vois tous les 3, nous 4 et demi sous un même toit (avec un jardinet, comme je suis reconnaissante d’avoir choisi ce rez de jardin il y a un an !!!). Je me dis qu’on est aussi protégés qu’on le peut. Qu’on fait ce qu’il faut pour se tenir en sécurité. Je savoure les petits coups de pied sous mon nombril et je demande à mon bébé de rester au chaud le plus longtemps possible. Moi qui avais peur du dépassement de terme, traumatisée par le J+4 de ma grande, je souffle à ma petite dernière (qui n’a encore ni surnom ni prénom, ni lit, ni poussette, ni vêtements, ni matelas à langer… mais peu importe) qu’elle peut rester dans son nid autant qu’elle le voudra.

Ce lâcher prise que je n’arrive jamais à atteindre, tant pis. La bienveillance à 100% et le timing hyper respecté travail / cours des enfants, tant pis. Les repas équilibrés, tant pis (enfin, je suis quand même les recommandations de ma diététicienne, ce n’est pas vraiment le moment de déclarer un diabète). Le coucher à 20h, tant pis. Le zéro écran, tant pis. Les deadlines à respecter à la minute près, tant pis.

La seule chose qui compte, ce sont ceux que j’aime entre ces murs, au dehors, et au dedans.

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