Il y a un peu plus de 6 semaines, notre vie changeait encore une fois : Miniloute est née et nous sommes passés de 3 à 4, moi de primipare à multipare, de 1 à 2 enfants… J’avais beau m’attendre à un bouleversement, il a fallu s’adapter à ce nouveau rythme au jour le jour et à tout ce qu’a entraîné l’arrivée d’un nouveau né dans notre foyer…
Il y a tout d’abord ce qu’on redoutait le plus : la réaction de Liloute et l’organisation. La façon dont on allait gérer les pleurs la nuit quand les couchers de la grande étaient déjà difficiles. Les journées avec une miss S. débordante d’énergie et un tout petit qui a besoin de sommeil. La fatigue, qu’on n’a pas vraiment oublié, les pleurs stridents d’un nouveau né… Et la fin du congé paternité, où je me retrouverais en maman solo le jour de 2 enfants en bas âge.
Et puis il y a eu le RGO, qui a augmenté la difficulté et le stress parental d’un, non, de plusieurs crans. La rentrée scolaire, qui a beaucoup perturbé Liloute les premiers jours : des pleurs de detresse qui me déchiraient le coeur quand je la déposais, sa soeur en écharpe contre moi et elle obligée de rester avec des inconnus… Que de paramètres à gérer pour une maniaque du contrôle ! Obligée de lâcher prise, j’ai revu mes priorités.
Et mes principes d’éducation, encore une fois. Liloute s’est peu à peu muée en une enfant terrible : crises, bêtises, cris, coups, pleurs, opposition et provocation puissance maximum. Moi qui regrettais notre fusion d’avant, je me surprenais à ne plus la supporter. Nos après midis n’étaient que cris et hurlements, pour toutes les 3. Elle a fini par retourner à l’école après le déjeuner il y a quelques jours alors que je voulais attendre. J’ai beaucoup culpabilisé mais… elle était ravie !
Parlons en, de la culpabilité. Quand on sait que j’ai un lien très fort (quasi fusionnel, disons le) avec mon ainée, on se doute qu’il n’a pas été facile de l’éloigner un peu plus par la force des choses. Avec un bébé qui souffre dans les bras en permanence, elle a moins de temps, moins de câlins, moins d’écoute. Elle qui a constamment besoin d’être rassurée dans cette phase délicate bébé + rentrée, s’est retrouvée écartée, livrée à elle même, face à une maman beaucoup moins patiente et disponible qu’avant. Alors évidemment, j’ai beaucoup pleuré de la voir si dure avec nous mais surtout de devoir lâcher mon grand bébé…
Et puis le temps passe et on se rend compte que chacun trouvera sa place au fur et à mesure. Que certaines choses « roulent » déjà. On a un rythme, précaire certes, mais un rythme quand même, j’essaie de passer du temps avec ma grande et de rester calme face à ses crises, lui accorder mon attention tant que je peux. Et parler, expliquer, parce que ça me rassure et elle aussi de poser des mots sur tout ça.
C’est loin d’être facile, on le savait, on s’en doutait. Devenir parents une deuxième fois demande pas mal d’endurance et de patience, mais il y a ces petits moments de grâce qui valent tellement la peine… Quand elle lui fait un bisou tout doucement, quand elle lui amène sa tétine si elle pleure, quand elle se blottit contre mon bras libre, sa soeur de l’autre côté… Quand elle nous dit je t’aime. Et quand on imagine leur complicité et leurs jeux dans quelques mois…
Si c’était à refaire, je me mettrais moins de pression. Je râlerais moins de devoir porter l’écharpe trop souvent à mon goût, de devoir répéter à Liloute les mêmes consignes tous les jours. Je me répéterais par contre beaucoup plus souvent que ce ne sont que des enfants, qu’elles ne le resteront pas longtemps, et que nous avons de la chance de les avoir.
Même si être multi me fait souvent regretter le temps où j’étais primi (et où j’osais me plaindre, en plus!) !
Tout le monde me demande déjà quand est-ce que je ferais le deuxième alors que Poupette a 8 mois et demi… Jai très peur d’avoir un 2ème pour toutes les raisons que tu cites, moi qui avait déjà peur d’en avoir 1…
Mais elle est toute mini ta fille, qu’on te laisse le temps =) Un deuxième, c’est une nouvelle organisation, une nouvelle relation avec l’ainé, mais ça reste quelque chose de « connu » au fond… Je pense que le fait que ma fille soit un bébé RGO obscurcit beaucoup mon jugement 😉
Merci pour cet article, je me reconnais beaucoup : mon premier garçon a 2ans de plus que son frère qui vient d’avoir tout juste 4mois, et ce n’est pas évident tous les jours. On commence à prendre le pli avec l’état d’esprit du grand, on s’adapte à ses colères et demandes…celà fait du bien de voir qu’on est pas seule à s’énerver et culpabiliser, à avoir l’humeur qui a des hauts et des bas. Continue ton blog est génial!
Merci 🙂 Ca rassure ce genre de commentaires 😉
Bonjour
je suis dans se cas, une fille de 22 mois malicieuse adorable et tout sourrire on est hyper fusionnel, papa militaire donc pas souvent la, et me voila enceinte du 2sc alors qu’on en voulais qu’un a la base. On avais jamais prévus un deuxième dans nos vie et maintenant qu’il est la on hésite, mais moi plus que lui, j’ai peur de perdre cette fusion avec ma fille, j’ai l’impression de sa priver de sa maman, les hormones aide pas a être lucide lol. j’avoue je stress a fond j’ai peur organisation, amour différents etc… ca me rassure de voir que je ne suis pas un monstre de me demander si je suis capable d’assumer deux enfants et de les aimer autant…pour la 1er pas u d’hésitation on la voulais a la folie et la surprise. suis je capable de ne pas culpabiliser pour ma fille ? nous seul prenons la decision c’est sur mais de savoir que a force l’ainé fini par aimer autant maman que nouveau bébé ca rassure ^^
Pas évident en effet, je pense qu’on est beaucoup à se poser ces questions.La surprise n’aide pas 😉
Je suis contente si j’ai pu vous rassurer un peu 😉