Il y a les jours « sans » , je vous en ai déjà parlé je crois… Que ce soit ici ou sur les réseaux sociaux. Ces jours où on perd patience, où le moral n’est pas au rendez-vous, où on n’est pas forcément une super maman qui déchire. Ces jours où on culpabilise tellement d’être humains et de craquer, de ne pas être le parent parfait.
Ce mythe bien impersonnel, tout sauf humain, tout sauf nous.
Il y a ces remises en question que je vis trop souvent, mais qui permettent d’avancer. D’autres qui me dépriment juste, le temps d’une journée « sans », d’un jour où je n’ai pas envie de n’être qu’une maman.
Et pourquoi ne devrais-je être qu’une maman, d’ailleurs ? Je suis d’abord une fille, une femme, une épouse, une personne… Et se résumer à son rôle de mère, qui plus est mère au foyer, ce n’est pas un peu s’oublier, et le début de la frustration qui mène aux jours « sans » ?
Sans trop se creuser la tête ou vouloir philosopher, ces jours là j’aurais juste besoin qu’on me dise « Mais c’est normal, ça m’arrive si souvent ! » Sans culpabiliser de le crier à la face du monde, ces jours où j’en ai marre, où je voudrais que quelqu’un d’autre s’occupe de mes filles (oui, ça arrive !), et être écoutée, entendue, rassurée, pas jugée.
Mais surtout l’assumer.
Bien sûr tout n’est pas noir, sinon j’aurais déjà repris le boulot, n’importe lequel, depuis longtemps. Bien sûr tout n’est pas rose, il faut arrêter de croire que ma vie n’est qu’un tourbillon de layettes et de gazouillis, de siestes et de café chaud (oui le chaud à toute son importance…). C’est une vie, avec ses hauts, ses bas, c’est comme ça et je pense que j’ai fini par le choisir. Pour un temps du moins.
Parce que parfois, souvent, certains jours… Je touche du doigt quelque chose d’essentiel.
J’arrête de regarder l’heure, de lister tout ce que je dois faire. C’est bien connu, une mère au foyer a le temps de le tenir, son foyer, de le garder propre et rangé, non ?
Non.
Dans un foyer de parent, au foyer ou non, il y a des enfants. De la vie, du désordre, de l’amour, du linge en retard, des maux de tête, du bonheur, des rires, des larmes, des cris. On y est, voilà, il y a de la vie.
Dans ces moments là, ça n’a plus vraiment d’importance. Et dire que ce sont des jours « avec » serait plutôt réducteur.
Ce sont des jours « plus », des jours « tout ».
Pas forcément un jour entier, mais ces moments volés donnent le ton et éclipsent le reste.
Quand tu choisis de ne pas regarder la vaisselle à ranger et la paperasse qui s’entasse mais que tu joues avec ton bébé sans te demander combien de temps tu vas lui accorder.
Quand ton ignores ton téléphone pour t’enfermer dans ta bulle de maman amoureuse de son bambin.
Quand tu prends le temps de t’asseoir par terre à côté de ton enfant et que tu as cette bouffée d’amour quand il ou elle t’enlace spontanément et dit « Maman »/ »Papa » et te serrant de toute la force de ces petits bras. Que dans ses petits yeux tu vois toute l’immensité de l’amour qu’il ou elle te porte, sans jugements, sans questions…
Sans rancune pour tout ce que tu crois mal faire.
Juste de l’amour à l’état brut, inconditionnel. Le genre d’amour que seul un enfant peut donner (Ne le prends pas mal chéri, je t’aime aussi hein !)
Sans vouloir être trop guimauve, j’avais envie d’en parler aussi. Parce que ce blog c’est un peu comme mon journal pas intime du tout, mon défouloir, ma thérapie personnelle… pas si personnelle. Je vous parle beaucoup de la fatigue, du RGO, du quotidien avec un pseudo BABI, de mes doutes, de ma culpabilité.
Pas assez de mon bonheur.
Oui voilà, ces jours, ces moments « avec », « tout », « plus »… Les jours « bonheur ».
Oui, c’est dur d’être maman de deux enfants à la maison. Dur quand on se met la pression, quand son humeur n’y est pas, quand les enfants ont leurs jours « sans » eux aussi (et ils ont le droit, tout comme nous !). C’est dur et je n’hésite pas à le dire. Chez moi, c’est mal rangé, pas toujours très propre, le linge a un retard monstre et je ne sais pas toujours quoi faire d’équilibré ou original à manger (quand c’est moi qui le fais !)
Mes enfants ne sont pas toujours lavés du jour, il arrive qu’on saute un bain une ou deux fois par semaine, mes filles mangent souvent des pâtes ou du riz (mais appelez la DDASS !) ! Elles regardent la télé, font des activités manuelles, on sort ou on décide de rester en pyjama à la maison, je culpabilise souvent mais au final elles s’en fichent bien de tout ça !
Seul leur importe le bonheur, au final. Quel qu’il soit.
Il y a les jours avec, les jours sans, les jours sans plus, les jours extras, les jours normaux, ceux qu’on oublie, qui restent gravés. Il y a les toutes petites choses qu’on ne voit pas mais qui font tout.
Je m’en fais bien trop souvent pour des choses qu’elles ne retiendront pas. Ni moi non plus d’ailleurs.
Je tenais juste à te remercier. Te lire créé en moi un écho rassurant, je me suis tant et tant reconnue au travers de tes mots, particulièrement dans cet article-ci. Je suis au foyer, maman d’une petite fille de 19 mois qui est un tourbillon d’Amour mais aussi un tourbillon… tout court! Cela fait 19 mois que je n’ai pas fait une nuit complète, mes journées sont intenses. En prime étant seule mère dans mon entourage, mes amis ont du mal à comprendre que je puisse être fatiguée ou nerveusement à bout. Pour beaucoup de gens, mère au foyer, c’est une vraie sinécure : de quoi se plaint-on puisqu’on ne travaille pas? Et puis, cette pression incommensurable que l’on se créé toute seule, l’envie d’être cette mère irréprochable et indestructible, ce pilier sur lequel on s’appuie sans craindre qu’il ne plie… Parfois, je me sens fendillée comme si le moindre petit choc allait finir par me faire partir en morceaux. J’ai l’impression de m’oublier derrière la mère, de n’être que cela. J’apprends petit à petit à lâcher du lest et à accepter que la mère parfaite n’existe pas, mais c’est un travail de longue haleine. L’Amour que nos enfants nous manifestent, pour ce que l’on est, sans jugement aucun, surpasse tout le reste. Mais on a le droit parfois d’être fatiguées, sensibles et bougon, au même titre qu’eux =) Le tout, c’est de l’admettre, de l’accepter, si on lutte c’est pire encore. Je te souhaite un beau chemin avec tes filles, et reviendrai te lire souvent, comme à mon habitude.
Merci beaucoup pour ton commentaire ! Il résonne pas mal en moi aussi… C’est vrai qu’il faut accepter le fait qu’on est juste humaines, pas parfaites ! Le regard de la société n’aide pas non plus c’est clair… Merci 😉