Avoir un bébé en 2020

Je suis devenue maman en 2020. Une année très particulière pour attendre un enfant et donner la vie…

Même si je suis tombée enceinte en 2019, j’ai passé la plus grande partie de ma grossesse en 2020 : j’ai connu l’angoisse avec l’arrivée de cette « gripette » dont on ne savait rien (légèrement hypochondriaque, imaginez enceinte !), le confinement pendant la grossesse, l’annulation des cours de prépa, les échographies en solo et l’angoisse de devoir accoucher seule avec un masque mais sans le papa (heureusement, rien de tout ça, à part pour le masque) Retour sur cette grossesse particulière…

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Avant tout, je préviens : il s’agit d’un article perso sur mon parcours perso. Je ne prétends pas détenir la vérité ou savoir comment gérer ce genre de situation : je ne fais que partager mon propre ressenti en espérant que peut-être d’autres s’y retrouvent. Cet article n’a pas vocation à lancer un débat sur le COVID (je ne pourrai jamais dire la, désolée :p ), le vaccin, la gestion de la crise.

Avoir un bébé en 2020 : isolation et angoisse

Si je devais résumer le fait d’être enceinte pendant la crise sanitaire et plus particulièrement pendant le confinement, je n’aurais qu’un mot : solitude. Et angoisse aussi, mais ça, c’est surtout dû à mon tempérament.
Pendant des mois j’ai eu peur d’attraper le coronavirus et accoucher prématurément, le transmettre à mon bébé, devoir accoucher en isolement et rester loin de ma fille après. J’avais peur de tout parce qu’on ne me disait rien. Personne ne savait rien et c’était compliqué étant enceinte.

J’en dormais mal la nuit, j’en ai fait des cauchemars et je refusais de sortir même après le déconfinement. C’était très dur pour moi de quitter mon appartement et sa sécurité toute relative.

Mais surtout, j’ai eu la sensation d’être complètement passée à côté de ma grossesse sur plusieurs plans : je me rendais aux échographies seule, je n’avais aucun cours de préparation à l’accouchement, je ne pouvais pas préparer les affaires de bébé (ce qui a conduit à une démarche plutôt minimaliste, un mal pour un bien !)

Avec au bout de parcours cette épée de Damoclès : vais-je devoir accoucher seule ? Rester confinée avec bébé à la maternité ? Et si je l’attrape et qu’on me sépare de ma fille ?
Cette période qui aurait du être placée sous le signe du bonheur, du partage, de la découverte a basculé dans un tout autre univers : confinement, isolation et sensation d’être un peu livrée à soi-même.

Mais être enceinte en 2020 et devenir maman dans ce contexte a aussi été révélateur quelque part : je me suis vue contrainte de lâcher prise sur beaucoup de choses et de redéfinir mes priorités, en huis clos avec mes proches.

Avoir un bébé en 2020 : se recentrer sur l’essentiel

Alors je ne dis pas que ça a été un bonheur d’être enceinte et jeune maman pendant la crise sanitaire… D’ailleurs le post partum complètement isolée de ma famille et amis a été très compliqué à gérer lors du deuxième confinement.

Mais cela m’a forcée à voir les choses autrement. A ralentir, moi qui suis toujours dans le mouvement et la précipitation. A me poser avec mes enfants, à les voir évoluer, à les accompagner comme je le pouvais au niveau scolaire. Ça a été motivant, gratifiant mais aussi épuisant ! Mon congé maternité a débuté après le déconfinement, ce qui fait que nous avons du gérer télétravail, école à la maison, grossesse… Heureusement que la menace d’accouchement prématuré est arrivée après !

Mais avec le recul, je me rends compte que j’ai pu réellement passer du temps avec mon mari et mes enfants. Que dans nos vies à 100 à l’heure il aura fallu un virus pour se retrouver tous ensemble. Que nous avons de la chance d’avoir des activités que l’on peut exercer à distance, un toit sur la tête, des enfants en bonne santé… et que notre famille n’ait pas implosé en huis clos pendant plusieurs semaines ! Quelle chance aussi d’avoir mon mari auprès de moi (même en télétravail, mais il est là physiquement et c’est déjà énorme !) : pendant une grande partie de ma grossesse, après l’accouchement et depuis fin Octobre, je ne suis pas tout à fait seule avec mon bébé et même si il travaille, je me sens soutenue. Et je vois là la preuve qu’il faudrait vraiment travailler sur un moyen de donner aux pères plus de place pendant la grossesse et lors des premiers mois de bébé.

Je vois aussi la limitation des visites en maternité comme une chance de vraiment se reposer avec bébé. Evidemment que j’aurais voulu voir mes parents, mais j’ai eu mon mari avec moi tous les jours (et même une nuit !) et comme l’équipe était très disponible je ne me suis pas sentie seule. Je savais qu’il fallait profiter de cette parenthèse pour dormir tant que je le pouvais !

Bien sur je me demande quel monde on est en train de leur laisser. Si cette situation va encore s’éterniser. Mais si 2020 m’a appris une chose, c’est que je ne peux pas tout contrôler et qu’on fait comme on peut, au jour le jour.

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