3 mois après le déménagement, comment les enfants s’adaptent à notre nouvel environnement ? Comment s’est passée la rentrée ? Je vous raconte…
Déjà un mois depuis que mes deux grandes ont fait leur rentrée dans leurs nouveaux établissements scolaires. Comment ça s’est passé ? Comment ont-elles vécu le fait de quitter le quartier qu’elles ont toujours connu, leurs repères, leurs connaissances ?
Je ne vous cache pas que c’était une de mes plus grandes craintes en déménageant à 30 km de chez nous, de ce petit quartier marseillais qui a vu mes 3 filles naitre et grandir : je redoutais que ma deuxième notamment, avec sa sensibilité à fleur de peau, rencontre des difficultés pour s’adapter et s’épanouir les premiers temps. Et évidemment je culpabilisais de leur faire subir un tel changement !
Pourquoi ce déménagement ?
Il faut savoir que notre projet maison a débuté il y a plusieurs années : quand nous avons commencé à nous renseigner pour acheter une maison, nous nous sommes rendus compte que les prix sur Marseille n’étaient clairement pas compatibles avec notre budget. De plus, nous n’avions pas forcément envie que nos filles y grandissent, nous préférions l’environnement « village » loin du tumulte de cette ville agitée malgré son potentiel et l’aspect pratique. Je n’avais pas envie que ma grande aille au collège en bus de ville (qui passe une fois sur deux), coincée dans les bouchons et la pollution, dans un quartier qui ne me semblait pas forcément très « safe ». C’est surement un a priori, mais je ne le « sentais » pas.
Tout ça cumulé a fait que, dès que ça a pu être possible, nous avons mis en vente notre premier achat, l’appartement où ont grandi nos deux ainées, pour faire construire. Si nous avons vendu ce bien et trouvé un terrain très vite, comme vous le savez peut-être, le reste a pris 3 longues années…
Le secteur a été choisi assez facilement : pas trop loin, mais pas encore trop inaccessible (spoiler : c’est le cas aujourd’hui, on a bien fait de ne pas laisser tomber !), proche du var, mais pas trop loin d’Aubagne ou Aix-en-Provence où nos filles feront surement la fin de leur scolarité et leurs études. On vit dans un coin agréable, vert et bien desservi niveau transports en commun (mieux que Marseille, mais ça ce n’est pas bien compliqué…) Seule ombre au tableau : nouvelles écoles, nouvel environnement, perte de repères à un âge où ça peut être compliqué.
Le point sur la transition et comment mes deux ainées ont vécu ce changement (la petite dernière va toujours à la crèche à Marseille, faute de place ! L’an prochain elle entrera en maternelle pas loin de l’école de sa soeur).
Pour ma grande de 11 ans :
Le point positif avec miss S, c’est qu’elle devait de toute façon quitter son école pour entrer au collège, et que peu de ses copains dépendaient du même établissement qu’elle (une dérogation, c’était mission impossible, même dans le privé les listes d’attente sont interminables, une des raisons qui ont renforcé notre décision). Le déménagement tombait donc à une bonne période et le collège dont elle dépend m’a séduit dès la première visite, même si il est à 20 minutes de bus. Environnement calme, valeurs proche des nôtres, il a de bons avis et l’ambiance y est vraiment agréable. Bref, ce collège là me donnait pas mal confiance en l’avenir !
Et ma grande a confirmé tout ça dès le premier jour. Même si, évidemment, elle était très triste de ne plus voir ses amies autant qu’avant, le fait d’avoir son téléphone pour leur parler tous les jours compense beaucoup. Et puis, elle s’est super bien adaptée dès le début et a maintenant quelques amies dans sa classe et d’autres aussi. La transition s’est plutôt bien faite malgré quelques coups de mou (ce qui est tout à fait normal !) et elle est évidemment ra-vie d’avoir sa propre chambre désormais, de prendre le bus seule (sans que maman ne l’accompagne à l’arrêt !), d’avoir d’avantage d’indépendance.
Pour ma deuz, 8 ans :
Comme dit plus haut, c’est pour elle que je m’en faisais le plus. Ma grande sensible, si attachée à ses amis, ses habitudes, son école… Elle a très vite exprimé ses inquiétudes, ses peurs, et c’était parfois déroutant. Elle disait même souvent ne pas vouloir déménager et la séparation avec sa meilleure amie a été déchirante, pour elle comme pour les mamans… Qu’est ce que j’ai pleuré ce jour là (sachant que ma grande a également été triste au moment de la dernière sortie d’école, autant vous dire que je n’en menais pas large) !
Le fait qu’elle aimait beaucoup la maison, le jardin, sa chambre, le quartier (avec des poules, des chats et des lapins, elle est aux anges !) ne compensait pas le fait que ses amies lui manquaient et lui manquent toujours beaucoup. Par contre, elle a vite pris le pli et déclaré que c’était la meilleure maison du monde ! De plus, comme on n’est pas partis bien loin de notre ancien quartier, elle pourra toujours voir ses amies de temps en temps. Elles s’appellent d’ailleurs en visio régulièrement.
Bien sûr, la rentrée me faisait assez peur et à elle aussi. Quand nous sommes allées l’inscrire dans sa nouvelle école primaire en Juin, elle a pleuré sur le trajet retour en disant qu’elle ne voulait pas changer. Elle refusait d’en parler et quand nous nous promenions près de l’école cet été, elle n’était pas DU TOUT motivée ! Elle a fini par se confier et nous dire que de toute façon, personne n’allait vouloir être son ami, qu’elle resterait seule tout le temps et qu’elle ne se ferait jamais de copines… En entrant en CE2 dans une école où tout le monde se connaît, c’est sur que c’est moins évident qu’au collège de sa soeur qui regroupe plusieurs villes et écoles.
Alors forcément pour elle, le premier jour a été un peu compliqué. Heureusement, j’ai eu le droit d’entrer avec elle, de parler avec sa maitresse qui a demandé a une autre petite fille d’être sa binôme pour les premiers jours. Et au final, c’est une miss N. heureuse que j’ai récupéré à la sortie, qui s’est depuis fait un tas d’amis et adore aller à l’école. Comme quoi ils s’adaptent mieux que ce que l’on pense et que ma grande sensible avait toutes les capacités de m’épater. Je suis contente de l’avoir tout de même écoutée, rassurée, pour que la transition se passe au mieux.
Vous l’aurez compris, aujourd’hui ça va super bien et nous sommes heureux qu’elles se soient si bien adaptées. Ma grande part d’ailleurs bientôt en séjour d’intégration une semaine avec son collège et elle n’attend que ça (moins un peu moins, 6 jours sans pouvoir l’appeler ça représente une sacrée épreuve, mais je sais qu’elle va adorer, le programme est top et le lieu magique !)
J’avoue que je projetais surement beaucoup de mes craintes sur elles. J’ai déménagé quand j’avais 14 ans à 1000 km de mes amis, mon collège et la ville où j’avais grandi alors forcément, même inconsciemment j’avais peur qu’elles souffrent. Mais comme moi, elles ont trouvé leurs marques rapidement (et même mieux que moi au final !).