Pourquoi j’ai laissé tomber le dev perso : mon témoignage sur les dérives du coaching

Mon expérience du développement personnel : pourquoi le coaching c’est fini pour moi et red flag sur les fausses promesses.

J’en ai déjà parlé plusieurs fois sur Instagram et maintenant que j’abandonne définitivement mon projet de coach maternel, je me sens encore plus libre de vider mon sac. Car oui, après plus d’un an à passer la tête à fond dans le développement personnel, j’en suis revenue… et j’ai des choses à dire !

Prenez un thé et installez-vous confortablement, ça risque de durer un moment.

Disclaimer (parce que oui, je sens qu’il va falloir en faire un) : je ne crache pas sur le dev perso, le coaching, l’introspection, la méditation, le tirage de cartes, le pendule ou que sais-je encore. A ceux qui pensent que je critique les coachs, pas du tout : j’en connais des très compétents, mais comme partout, il y a des abus. Cet article, c’est mon témoignage, mon expérience, mon interprétation. Libre à vous de tester, pratiquer ce qui vous permet de trouver la paix, plus de sérénité ou tout simplement mieux vous connaître. Là, on va parler de ce que j’ai tiré de cette expérience qui est la mienne, et peut-être mettre en garde contre certaines dérives. 

Au début, le développement personnel m’a beaucoup apporté

Fin 2020, après la naissance de ma troisième fille, j’ai eu envie de faire un peu de « travail sur moi ». Et clairement, on partait sur un gros dossier : control freak, peur des émotions, syndrome de l’imposteur dans le pro comme dans le perso, la maternité m’avait à la fois chamboulée et révélée. Le chantier était donc plutôt conséquent et je voulais me faire aider, entamer ce parcours en étant bien encadrée.

Et puis j’avais un peu peur de l’ampleur de la tâche, j’avais peur de ressentir des trucs (oui, je vous avais prévenus), j’avais peur de rien apprendre, bref, j’avais les jetons.

J’ai rejoint un programme de groupe fait pour trouver sa voie, mieux se connaître, avec une approche pas trop perchée qui me convenait. Je vais vous la faire courte, j’ai pas mal résisté avant de découvrir que je ne risquais rien en apprenant à me connaître, à 35 balais. J’ai eu des déclics, j’ai compris des choses, ce que je voulais, ce que je voulais moins, je me suis affirmée. 

Mais j’y ai aussi rencontré des nanas extraordinaires. J’avais pourtant peur (encore une fois) de ce côté coaching de groupe et pourtant… ça a été clairement plus simple ensemble. Je me suis fait de vraies amies, on a créé un lien rare, on est encore en contact aujourd’hui.

C’est par cette porte là que je suis rentrée dans le monde du dev perso, qui à l’époque avait le vent en poupe. Et ça a même fait naitre un projet pro : celui d’accompagner les mères à mieux vivre leur maternité, déculpabiliser, se sentir moins seules, trouver LEUR façon d’être maman sans se perdre en route.

Et pourtant, au milieu de tout ça, c’est moi qui ai fini par me perdre.

Puis, je me suis perdue en chemin

C’était tellement nouveau, tellement prometteur, tellement bien ! Je ne jurais que par ça, mais oui, c’est sur, j’avais les clés, ça marchait pour tout le monde et le coaching, c’était le futur. Je me suis mise la tête dans des bouquins, j’ai souscrit à d’autres programmes, rempli des workbooks gratuits, assisté à des masterclass. Le travail sur soi, c’est titanesque, et j’avais l’impression d’avoir besoin de toujours plus de connaissances.

Je voulais tout savoir du Human Design, je voulais qu’on me fasse mon thème astral (même si au final, je n’ai pas trop d’attrait pour l’astrologie), j’ai voulu savoir comment manifester l’abondance, tout ça tout ça. Si vous aussi vous avez un peu baigné dans ce milieu, tout ça doit un peu vous parler.

Sauf que j’oubliais une donnée fondamentale : on est tous différents, et les solution miracles, ça ne fonctionne pas, du moins pas tout le temps.

Le pire pour moi, ça a été de verser dans le « too much » : j’analysais tout, constamment, je remettais toujours tout en question, je me demandais quelle blessure parlait, quel trauma s’exprimait, quelle émotion je refoulais… Quand parfois il suffisait juste de respirer et faire le vide, tout était trop plein, trop rempli, trop fouillis. 

Au lieu de juste vivre, je sur-analysais tout : je passais à côté de l’essentiel et je n’étais plus que « dans ma tête » plutôt que dans le fameux instant présent.

Et puis j’ai commencé à culpabiliser : parce que je n’arrivais pas à lâcher prise suffisamment, ou comme il fallait, parce que je ne savais pas « manifester », que je n’avais pas assez d’ambition, que je ne voulais pas de super business successful à plusieurs milliers d’euros.

Moi qui avais entamé ce parcours pour apprendre qui j’étais, j’avais l’impression de ne plus rien savoir de moi, de m’être éloignée de moi, d’être complètement perdue.

Les dangers du coaching et du dev perso : j’ai enfin dit STOP

Évidemment, ce malaise grandissant, je ne voulais pas trop le voir, parce que ça aurait voulu dire que j’avais échoué, en un sens. Que la solution miracle, je ne l’avais pas trouvée. Mais au fur et et à mesure, plein de choses sonnaient faux, je ressentais comme un décalage, et au fil du temps, une idée revenait en boucle :

 » Tout ça, ce n’est pas moi. Ça ne me ressemble pas. »

Je n’avais pas envie de morning routines, de jeune intermittent, de méditation pleine conscience ou de manifestation d’abondance. Certes, ça convient à d’autres, mais moi, pas. Comme si je me forçais à rentrer dans un rôle qui n’était pas le mien, alors que je venais de prendre conscience de tous ceux que je m’étais imposée pour rentrer dans un moule. Si c’était pour ne pas être moi à nouveau, alors ce n’était pas la peine.

Et c’est là que vous pensez que j’ai pris du recul, que je me suis éloignée de tout ça, que j’ai reconnu le danger : of course not ! J’ai continué et je me suis dit que j’allais moi aussi me lancer en tant que coach. Au fond, le projet m’animait : aider d’autres mères à briser les tabous de la maternité idéalisée, des diktats, de la culpabilité, de la charge mentale, ça me tient toujours à cœur aujourd’hui.

J’ai forcé, j’ai voulu calquer des méthodes, des programmes, des stratégies de communication qui ne me convenaient pas. On vous dit qu’il faut appuyer sur la blessure des gens pour vendre (véridique), mais au fond je ne voulais pas, pas comme ça. On vous parle de devenir une girlboss avec un business à 5 chiffres parce que « le seul frein, c’est toi », mais moi je voulais juste une vie qui me ressemble, avec une activité qui me fait vibrer (spoiler : c’est l’écriture, ça l’a toujours été) et paie les factures, pour profiter de ma famille à côté. Certains diront « mindset de pauvre » (la violence de ce terme !), moi ça me convient.

On m’a accusée d’orgueil, ou alors de manque d’ambition, peut être bien, et après ? Petit à petit, j’entrevoyais ce qui me convenait. Et au même moment, mon moral a lâché.

En juillet 2022, j’ai tout arrêté. J’ai attendu d’être lessivée, entre la nouvelle maison, l’ancien appart, les enfants, le déménagement, le boulot, le blog et les programmes que je suivais pour m’écrouler (pas au sens propre heureusement) et dire STOP. Et en parallèle, toutes ces choses qui sonnaient faux, me dérangeaient commençaient à aussi en déranger d’autres. Partout, les langues se sont déliées et certaines pratiques qui auraient du me crier RED FLAG ALERT des mois plus tôt m’ont sauté aux yeux.

Et la colère est arrivée. Contre moi, contre d’autres, mais surtout contre moi. J’ai eu le sentiment de m’être laissée embobiner. J’ai rejeté en bloc le dev perso, les programmes et formations que je suivais (même si, si on est honnêtes, j’avais déjà un peu décroché dès le printemps), j’ai réalisé certains trucs un peu louches que je ne voulais pas voir, j’ai entendu des propos plutôt alarmants, j’ai découvert une autre face du business du coaching : le bullshiting et le côté malsain, manipulateur, limite gourou.

Parce que certains vous retourneront le cerveau à vous dire que de toute façon, tout n’est que perception. Que TOUT arrive pour une raison, que vous l’avez bien cherché, que vous n’avez pas manifesté assez fort, qu’au fond vous ne le vouliez pas vraiment. Plutôt facile à ressortir à toutes les sauces, vous en conviendrez (j’ai même lu que certains traumatismes graves, les gens les avaient cherchés parce que c’était ce qu’il leur fallait pour atteindre leur plein potentiel !) On vous sort que vous vous placez en victime, que vous cherchez un bourreau pour vous décharger de toute responsabilité (ce qui peut être vrai, je ne vais pas le nier), pour après vous reprocher de les avoir placés dans une mauvaise position. Pour vous attaquer à demi mot dans leur stratégie de communication, vous les moutons noirs, les mauvais coachés, ceux qui ne sont « pas prêts à s’éveiller ». 

Je n’ai attaqué personne de mon côté, par peur des conséquences, par manque de confiance en moi, par lâcheté peut-être. J’ai juste tout arrêté, j’ai laissé tomber, j’ai pris soin de ma santé mentale. Parce que tout ça me faisait désormais plus de mal que de bien.

Et moi je n’étais pas venue là pour souffrir, okay ? (oui, le dossier des émotions est toujours là, même si moins, je vous rassure)

Le dev perso, à ma façon

Il m’aura fallu plusieurs mois pour y voir plus clair et apprendre à m’écouter vraiment. Pour aller de l’avant et comprendre qu’il y avait des nuances dans tout ça.

Évidemment que je ne mets pas tous les coachs dans le même panier. J’ai énormément appris sur moi depuis que j’ai découvert le développement personnel : je me comprends mieux, je suis d’avantage dans le moment présent, je crie moins sur mes enfants… Bref, ça m’a beaucoup apporté. Mais d’un autre côté, je trouve qu’il y a des dérives, des risques, et comme partout des personnes mal intentionnées. C’est à vous de vous faire votre opinion, savoir ce dont vous avez besoin et faire le tri entre ce qui vous servira ou non au quotidien. Car la vraie vie est là aussi, et tout n’est pas que perception ou mantra.

Quelques petits points qui peuvent tout de même vous alerter :

  • Si on vous propose de financer un programme via CPF… d’un grand parent, de votre mari, de votre collègue ou je ne sais quoi, sachez que c’est illégal. Et comme nul n’est sensé ignorer la loi, je pose ça là.
  • De même, si on vous dit de falsifier des papiers avec le nom d’un programme différent de celui que vous voulez suivre, une date antérieure ou postérieure, parce que « c’est plus facile logistiquement et tu es sur que ça sera pris en charge comme ça », ça sent mauvais.
  • Si on vous met la pression avec des « il ne reste plus que 3 places, après le tarif passe à 6666 euros, je reviens vers toi pour savoir si tu es prêt à changer de vie / passer au plan supérieur / vivre un shift dans ton expérience de vie », « l’argent, ça se trouve, si tu crois à l’abondance, ce que tu dépenses te reviendra au centuple » ou pire « si tu n’es pas prêt à investir sur toi, c’est que tu as peur de l’argent et que tu n’es pas vraiment motivé pour avoir des résultats » : courez, loin.
  • Si on ne vous remet pas de document officiel de contenu de formation, si on vous demande de rajouter un supplément pour quelque chose qui devait être compris dans le programme (ou dont vous n’avez pas forcément besoin), si on modifie le contenu du « pack » pour lequel vous avez payé en cours de route… c’est pas super bon signe non plus.
  • De manière générale, si on vous fait culpabiliser à outrance, si on pointe du doigt votre « perception », vos « blessures qui parlent », votre « statut de victime » pour tout et n’importe quoi, ça peut aussi être un signe que ça ne va pas.

Ce que j’en retiens (car apparemment tout est là pour nous enseigner une leçon…), c’est que j’ai besoin de trouver MA façon de faire les choses et d’arrêter de croire que ce qui convient aux autres me conviendra aussi. D’arrêter de culpabiliser si je ne suis pas toujours « la meilleure version de moi » et de croire tout ce que je vois passer sur les réseaux. Il y a toujours 2 sons de cloche (a minima !) pour une même histoire.

Maintenant, j’y vois un peu plus clair sur mon envie de partager, échanger, apporter soutien et déculpabilisation aux mamans : ça commence par le blog, ça passe aussi par des ressources que je suis en train de remettre à plat et par les cafés des mamans, surement. Et pour le reste, j’apprends à écouter MES envies, MES ressentis, ce qui me semble juste.

Vous aussi vous avez eu une expérience mitigée (ou bonne, ou mauvaise) avec le coaching et la tendance du développement personnel ? Dites moi tout en commentaire !

2 commentaires

  1. J’imagine comme ça a dû être une période difficile. Ces mauvais coachs surfent sur le mal-être des mères, alors que c’est plus un problème de société. Les mères se retrouvent souvent isolées, il n’y a plus ce « village » pour élever les enfants.
    Je crois que tu as bien fait de sortir de tout ça pour te retrouver toi-même.

    1. Merci pour ton commentaire 🙂 Oui ça me fait du bien d’en être sortie, j’aimerais constituer ce village à ma façon, je cherche encore comment le faire d’une manière qui me ressemble +

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *